18/11/2025
Ce récit a pour intention de vous offrir une vision juste et concrète de ma pratique ostéopathique.
Certaines prises en charge dévoilent, bien au-delà des mots, ce qui se joue réellement dans le corps : les tensions qui s’accumulent, les émotions qui se figent, les protections qui se mettent en place, parfois depuis des années.
L’histoire de ce patient en est un exemple précieux.
Elle illustre la profondeur et la finesse de ce travail, là où la parole ne suffit plus et où le corps, lui, continue de raconter ce qu’il a dû traverser.
J’ai mis du temps avant de la retranscrire, parce qu’il me semblait important de le faire avec justesse.
Je crois qu’en la lisant, vous comprendrez plus clairement ce que vous pouvez venir chercher dans mon cabinet : un espace pour écouter, comprendre et libérer ce qui demande encore à l’être.
Ce qui a été vrai pour lui peut l’être pour chacun.
Du nourrisson à l’adulte, cette approche s’adapte aux différentes étapes de la vie, aux rythmes, aux besoins, aux sensibilités de chacun.
Elle agit sans brusquer, sans manipulations invasives, sans contrainte ni douleur : simplement en respectant la sagesse du corps et le temps dont il a besoin.
Ce patient était venu un jour avec une douleur au dos, le regard calme mais légèrement éteint, comme s’il avançait dans un léger brouillard intérieur. Il ne parlait pas de souffrance aiguë : seulement d’une sensation diffuse, presque impalpable, mais suffisamment présente pour le perturber.
Après une ou deux séances, la douleur ne l’avait pas totalement quitté, mais elle était moins gênante. Et surtout, ce ressenti diffus s’était affiné : comme si une part de lui s’était éteinte sans qu’il s’en rende compte.
Il comprit alors rapidement à quel événement de sa vie cela renvoyait.
Il me racontait une enfance pleine de vie et d’insouciance. Puis les années avaient défilé : études, travail, responsabilités… jusqu’à ce qu’un soir, dans l’obscurité, une crise d’angoisse surgisse, brutale, incompréhensible.
Une vague puissante dans la poitrine qui lui avait donné la certitude d’être en danger alors que rien, réellement, ne menaçait sa vie.
Ce n’était pas un danger extérieur : c’était un déséquilibre intérieur qui cherchait à se faire entendre.
Comme beaucoup sans doute, il s’était tourné vers ce qu’on lui proposait : un antidépresseur pour tenir le coup.
Cela avait calmé la surface, mais figé la profondeur.
Il avait compris plus tard que cette « aide » n’avait pas résolu ce qui demandait encore à être vécu.
Il ne s’agit pas de le juger : ce filtre mis en place peut prendre bien d’autres formes comme le sport à outrance, l’hyperactivité, l’alimentation émotionnelle, le travail compulsif, le contrôle permanent, la drogue, l’alcool… autant de façons d’éviter ce qui dérange.
Pendant des années, les émotions non traversées s’étaient déposées dans son corps.
Car le corps parle en premier.
Il se tend, compense, se protège, garde la trace de ce qui n’a pas été digéré.
Il ne mentalise pas : il montre.
Le mental, lui, organise, anticipe, interprète, amplifie parfois.
Et derrière lui se trouve l’ego : non pas une identité, mais un programme d’identification.
Un mécanisme interne au mental chargé de maintenir une continuité, une sécurité, parfois au prix de notre liberté intérieure. Il protège, souvent très vite, parfois trop vite, en conservant les anciens schémas.
Quand il est arrivé en séance, ce patient portait vingt ans de tentatives d’arrêt, de peurs, d’efforts… mais surtout un courage silencieux de guerrier qui ne demandait qu’à émerger.
Avancer implique parfois de dire au revoir à l’ancien Moi.
C’est une étape émouvante, parfois bouleversante, car elle demande de laisser s’effacer ce que l’ego tentait de préserver.
Mais c’est souvent ainsi que l’Être — cet espace calme et stable — peut reprendre sa place.
À cette période, j’avançais moi-même dans l’approche tissulaire ostéopathique. Je ne savais pas encore pourquoi elle m’attirait autant, mais quelque chose en moi reconnaissait une évidence.
Et la vie étant bien faite, plusieurs annulations successives m’ont permis d’enchaîner les trois niveaux de formation en moins d’un an.
Il s’agit d’une formation que l’on suit après l’obtention du diplôme d’ostéopathe, un outil supplémentaire… même si, paradoxalement, le fond de cette approche représente l’essence même de l’ostéopathie, celle qui s’est parfois perdue dans les écoles parce qu’elle n’est ni mesurable ni quantifiable.
Au fil de ce parcours, je comprenais peu à peu que cette approche allait me permettre de rencontrer l’humain dans sa globalité, exactement là où se joue l’essentiel.
Cette pratique n’est pas de « faire ».
Elle demande de laisser faire le corps.
D’être présent, stable, neutre.
Et cela demande un vrai travail intérieur : mettre de côté nos croyances, nos attentes, nos automatismes, pour offrir au patient la meilleure version de nous-même.
Et parfois, ce que le corps demande est très « simple ».
Une articulation bloquée, une vertèbre en restriction, une tension locale : une manipulation précise ou une technique structurelle peut soulager immédiatement.
Ces gestes font partie du métier. Ils ont leur place.
Ils doivent même en faire partie lorsque c’est ce dont le corps a besoin. Et parfois, ils suffisent.
Pas besoin d’aller sans cesse chercher une explication existentielle.
Il y a un temps pour tout : l’essentiel est toujours de respecter ce qui est juste, à ce moment précis.
Et d’autres fois, ce que le corps demande est plus « complexe » ou demande plus de temps.
En effet, pour ce patient, le chemin avait une autre forme : un besoin de s’alléger, encore et encore.
À chaque séance, son corps révélait les endroits où les émotions non digérées s’étaient déposées : un thorax figé, une vertèbre verrouillée, une zone lombaire en vigilance.
Une cellule peut se figer dans un temps, un espace et une énergie où elle n’a pas su s’adapter.
Elle ne ment pas : elle se souvient.
Elle en a même conscience.
Et lorsqu’elle est prête, elle relâche.
Dans ces moments-là, la main de l’ostéopathe devient un lieu où cette libération peut se présenter.
Pour ce patient, un jour, une libération profonde s’est produite : chaleur, souffle, malaise, larmes…
Sur le moment, c’était déstabilisant, désagréable puis libérateur.
Il m’a demandé après un temps de récupération de quelques minutes : « Qu’est-ce qu’on fait de ça ? »
Eh bien… RIEN. Et ce “rien” n’est jamais simple pour le mental.
Car ce n’est que plus tard, quand le moment était juste, que quelque chose s’est éclairé pour lui.
Seul, dans l’obscurité, dans exactement le même contexte que lors de sa première crise, il réalisa que la gêne thoracique qu’il portait depuis vingt ans… n’était plus là.
Au fil des séances, sans forcer, sans chercher à tout comprendre, nous avons laissé son corps rééquilibrer ce qui devait l’être.
Certaines libérations furent nettes, d’autres plus subtiles, presque imperceptibles sur le moment.
Progressivement, il n’a plus été submergé par ses émotions.
Il a retrouvé son souffle, sa stabilité, sa liberté intérieure.
Il a ainsi pu ajuster son traitement et l’arrêter progressivement, en accord avec son médecin et dans le respect de son rythme.
Jusqu’à ne plus dépendre de la chimie.
Il a laissé derrière lui l’ancien moi qui tentait de survivre, pour laisser émerger celui qui voulait simplement vivre.
Il a retrouvé son étincelle.
Et au passage, il la transmet à d’autres et ça c’est un beau cadeau !
Pour Conclure :
Ce récit n’est pas une fiction.
Je partage simplement ce que j’ai vécu avec cette personne, dans un cadre authentique, thérapeutique et profondément humain.
C’est ainsi que je comprends l’ostéopathie aujourd’hui, et c’est dans cette vision-là que je souhaite que vous compreniez ce que j’ai à vous proposer.
Je ne cherche ni à prouver, ni à convaincre de l’efficacité de cette approche, et encore moins à me mettre en avant.
Je suis simplement heureux d’avoir eu l’ouverture d’esprit nécessaire pour pouvoir, aujourd’hui, proposer ce type d’accompagnement.
Les personnes qui y sont sensibles sont les bienvenues dans mon cabinet.
J’accompagnerai votre corps là où il souhaite aller, à son rythme.
Mes mains, ma présence et mon cœur sont là pour accueillir ce qui se présente, dans toutes ses dimensions et avec bienveillance.
Votre histoire vous appartient, et c’est elle qui donne le rythme.
Sachez tout de même que ce chemin, je l’ai traversé moi aussi pour vous proposer ce point d’appui neutre. J’ai dû être patient, expérimenter, et accepter que certaines étapes remuent.
Des outils simples m’y ont aidé : la méditation, la cohérence cardiaque, l’écriture, la musique… rien d'inconnu mais tout ce qui ramène à l’instant présent, là où il n’y a ni mental ni ego.
Car quand la peur se manifeste, il faut s’appuyer sur ces pratiques pour lâcher prise et laisser passer ce qui ne l’a pas été.
Les choses se déploient comme elles doivent, et l’on finit toujours par se sentir plus léger.
Je souhaite remercier toutes celles et ceux qui m’ont transmis ces connaissances, ces outils et cette vision.
Avec une attention particulière pour Marie et Alain, qui m’ont accompagné avec tout leur cœur sur ce chemin.